Aux côtés des Shein, Deliveroo, Transavia ou Gorillas, la publicité pour le dernier rapport du GIEC1, cet été, avait drôle d'allure.
Au premier abord, pourtant, l'affiche rentre dans les codes de la publicité. Un burger, un sac de livraison à emporter, un QR code, une mise en forme du texte dans l'air du temps... Mais aussi, accompagnant l'accroche et le call-to action (appel à action), un paragraphe de 5 lignes. Un procédé peu usuel, voire un faux pas inconcevable dans la pub (une affiche doit se lire et se comprendre en moins de 7 secondes, il faut donc un seul message et un nombre de mots minimal) !
A y regarder de plus près encore, le sandwich forme la planète Terre. Cette fois, on revient aux basiques, la terre et l'écologie c'est bon (indispensable) pour vendre un produit. A côté du sandwich, le mot « burger » est barré et remplacé par « rapport du GIEC ». S'agit-il d'une publicité pour un repas à emporter« conforme au rapport GIEC » ? Ça serait sacrément précurseur (et ridicule) ! Mais non, pas de produit plus écologique que la nature à vendre, cette affiche fait la promotion...du rapport du GIEC. Plus précisément, après avoir exposé rapidement ce qu'est le GIEC et créé le besoin de s'informer (!) avec un petit teasing, elle invite à télécharger une synthèse réalisée par le collectif Pour un réveil écologique.
1. Depuis sa création en 1988, le GIEC réalise tous les 5 ans à 7 ans un état des lieux des connaissances relatives au changement climatique, sous la forme de rapports d'évaluation : un rapport long (2 913p), un rapport technique (145p), et un résumé (64p) à l'attention des décideurs politiques. Le 3e et dernier volet du cycle 6, publié en avril 2022, s'intitule « Changement climatique 2022 : atténuation du changement climatique sur l'évolution du climat ». Lien de téléchargement : https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg3/