Cette campagne gouvernementale est une première du genre et deviendra très certainement un cas d’école. Elle porte un changement de modèle de consommation, présentant une consommation responsable qui va au-delà de l’achat d’un produit « écologique », « durable » ou « made in France », s’attachant surtout à une consommation en lien avec les réels besoins. Les enjeux collectifs (la préservation des ressources naturelles, la pollution des eaux, de l'air et des sols, la limitation des émissions de gaz à effet de serre, etc.) sont désormais des facteurs-clé qui remettent en question l'acte d'achat individuel.
Pour la première fois, le gouvernement propose une alternative à l'acte d'achat, faisant ainsi vaciller un pilier fondamental de la politique économique : la consommation. Un affront à la croissance (verte) qui pourrait présager un changement de boussole ?
En tout état de cause, si cette campagne ne fait pas le poids dans le flot continu des publicités commerciales (53 spots quotidiens de la campagne pour 20 000 spots de publicité, soit 0,2% du temps d’antenne, comme le rappelle le ministre de la transition écologique sur France inter), sa diffusion et son maintien marquent un tournant dans la représentation de la (sur)consommation et la volonté de construire un nouveau récit économique.
Ce récit de dé-consommation choisie, en ne cherchant pas à présenter un produit au consommateur mais à interroger son besoin, est assurément un choix audacieux et courageux, salué et encouragé par de nombreux citoyens sur la toile (le potentiel retrait aura eu l’avantage de produire un bel effet Streisand).
Parce que consommer mieux n'est pas suffisant et que consommer moins s'avère indispensable, l'ADEME et son « dévendeur » (un métier d’avenir ?) nous emmènent dans un monde où le consommateur est invité à repenser ses dépenses. De quoi tendre, enfin, vers la transformation écologique de notre société !