D'ailleurs, en cas de non-respect, aucune sanction ne peut être appliquée à part le retrait du certificat - pas de quoi dissuader les mauvaises pratiques que je constate régulièrement sur les réseaux sociaux de la part des personnes certifiées. Ma crainte est que la certification puisse être perçue à tort par le public comme un gage de qualité, en raison d'un manque de connaissance des critères d'attribution et de fonctionnement. Cette méprise peut conduire à l'idée que les influenceurs certifiés sont meilleurs ou plus dignes de confiance, alors qu’à ma connaissance, leurs pratiques réelles ne reflètent pas nécessairement cette distinction.
L'autorégulation du marketing d'influence, menée par des agences et diverses organisations, n'est donc pas sans poser problème. Ne risque-t-elle pas de véhiculer des idéaux illusoires, reproduisant les mêmes schémas que les entreprises pratiquant le greenwashing ? Ne devrait-on pas ajuster le discours d'influence “responsable”, avec plus de sobriété pour mieux refléter la réalité ?
Les partenariats de l'ARPP avec des acteurs influents risquent de restreindre la diversité des voix et des points de vue dans le débat sur le marketing d'influence. L'interconnexion des acteurs impliqués dans l'autorégulation du marketing d'influence, tels que l'ARPP, l'Observatoire de l'influence et l'UMICC4 (Union des Métiers de l'Influence et des Créateurs de Contenu), peut non seulement limiter une évolution nécessaire de l'encadrement des influenceurs, mais également entraver une réflexion plus critique. Il est crucial d'adopter une approche holistique qui prenne en compte les différentes perspectives et problématiques.
Pour ma part, je vois plutôt le certificat « d'influence responsable » comme une chimère, car il ne s'attaque pas au cœur du problème : le modèle économique basé sur la surconsommation. La problématique réside principalement dans le fonctionnement systémique des influenceurs, malgré leurs revendications « responsables » : ils évoluent dans un modèle économique capitaliste dont l’objectif est de stimuler la consommation à travers des partenariats, car c'est ainsi qu'ils génèrent leurs revenus. À cela s’ajoutent les pressions du marché, les dynamiques sociales et les attentes du public.