Depuis des décennies, l'effort financier mis en oeuvre par les entreprises pour inciter les populations à la consommation de leurs produits est colossal : près de 34 milliards d'euros en 2019, soit à peu près l'effort que les entreprises fournissent pour la recherche et le développement, un levier jugé central pour l'innovation.
Basé sur une étude universitaire, ce rapport montre qu'en France, le haut niveau de dépense publicitaire et de marketing promotionnel des annonceurs a conduit, entre 1992 et 2019, à une augmentation cumulée de 5,3 % de la consommation.
Pourquoi ? Car l'augmentation des dépenses de communication commerciale entraine une augmentation du sentiment d'insatisfaction des particuliers par rapport à leur niveau de consommation préexistant, et participe ainsi au phénomène d'obsolescence marketing.
Sur cette période, le poids relatif de la consommation des ménages dans le PIB s'est renforcé au détriment de celui des investissements. Et pour financer cette consommation additionnelle, la population a augmenté son temps de travail total de 6,6 %.
Durant cette même période, les entreprises ont augmenté leur taux de marge de 0,84 %, renforçant ainsi leur position sur le marché au détriment des compétiteurs moins actifs sur le volet de la communication commerciale.
En d'autres termes, la forte pression publicitaire a effectivement rendu les individus français plus désireux de consommer, en particulier les produits des entreprises qui figurent parmi les principaux annonceurs.